La matière gage du temps et de liberté
Informations sur l’exposition
- Artistes : Chazz et Caroline Leite
- Dates de l’exposition : du jeudi 1er décembre 2016 au 4 janvier 2017
- Vernissage : le jeudi 1er à partir de 18 heures.
- Ouverture exceptionnelle : les dimanches 4, 11 et 18 décembre de 15h à 18h30.
CHAZZ peintre
J’ai tout d’abord été attirée par la couleur. Un monde vibrant et intense s’ouvrait devant moi, les contrastes, les transparences. Je colorais mon environnement. Je peignais sur des murs, du mobilier, tout ce qui me passait entre les mains… Les commandes ont commencées à affluer. J’ai créé un atelier de patines décoratives.
Je me sentais de plus en plus à l’étroit dans ce costume, je ressentais comme un vide, un manque. En 2011, j’ai fait un grand pas de côté, j’ai retrouvé la liberté de créer, la spontanéité, le plaisir. Qu’elle joie d’explorer mon invisibilité pour partager le visible.
Une ouverture sur l’invisible
Dans notre réalité quotidienne, notre mental est inondé d’images hyperréalistes, soûlé de bavardages incessants.
La peinture, comme la poésie et la musique, crée une forme de résistance.
Elle ouvre une porte sur un cheminement intérieur. Donne à chacun un accès à la liberté.
Se poser, Lâcher prise, Contempler et ressentir…Et laisser l’imaginaire dévoiler son mystère.
Une plongée dans l’inconscient collectif. Un moment de partage…
« Il faut se contenter de découvrir mais se garder d’expliquer. Chaque preuve diminue la vérité » G.Braque
Dans ses toiles, CHAZZ exprime une urgence. L’inspiration vient directement de l’intérieur, mouvements de l’inconscient ou élan spirituel, le jaillissement est spontané. L’artiste projette des énergies qui s’emparent de l’espace et s’organisent selon un langage souterrain que celui qui regarde décodera à partir de sa propre sensibilité. Ainsi, dans « 13 novembre » la souffrance et l’effroi ont créé une force d’appel et une forme s’est imposée pour répondre à la violence du ressenti.
Il faut contempler, se laisser happer et recevoir.
Jacqueline Cauët
Caroline LEITE sculpteur
« La volonté de préempter l’avenir caractérise la modernité.
Le béton est un symbole de cette ambition. Ses propriétés chimiques, mécaniques et physiques l’associent à tout ce qui est là pour longtemps.
Une réputation qui se retourne contre lui : quand c’est « bétonné » c’est irréversible! Lui confier le masque d’un visage en pleine jeunesse, c’est défier la vieillesse et la mort d’un seul geste en projetant l’image dans l’anonymat d’un futur où les traces de notre présent ne seront plus que ruine.
La Renaissance et l’époque classique se donnaient comme modèle l’âge d’or de l’Antiquité grecque et romaine notamment dans le domaine artistique. Les chinois faisaient de même depuis longtemps en fixant comme projet de vie aux artistes l’imitation des maîtres anciens : l’avenir se situait dans le passé.
Caroline Leite retourne cette distorsion du sens de l’histoire comme on remet une chaussette à l’endroit. Elle anticipe la place du présent dans un futur lointain dont elle fabrique déjà les ruines.
Le charme de la science-fiction c’est d’être rattrapé par un présent qui la rend désuète. Pas de risque pour Caroline Leite, ses pièces à conviction sont marquées du sceau de l’authentique. Ces considérations laissent entière la question du portrait : ceci est une autre histoire. »
Yvain Bornibus, Président Festival Arts à la pointe 2014