Le Raku
Le raku, ou raku-yari, est une technique d’émaillage développée au Japon au XVIème siècle, traditionnellement par le potier Chōjirō, et destinée à la réalisation des bols utilisés lors de la cérémonie du thé.
Le raku s’utilise sur des pièces en terre, modelées, sculptées ou tournées, de facture assez résistante pour supporter les chocs de températures qui ont lieu au cours du processus de cuisson.
Après une première cuisson, l’objet est émaillé par l’artiste puis cuit de nouveau afin de permettre à l’émail de se vitrifier. La cuisson s’effectue rapidement, entre une à deux heures, et à basse température avoisinant les 1000° C.
À la fin de cette étape, la pièce est enfumée : il s’agit de l’extraire rapidement du four et de la recouvrir de matière naturelle inflammable telle que de la sciure de bois. Cela permet d’endiguer la combustion en excluant l’oxygène. L’émail se colorise alors et les oxydes métalliques s’irisent. Les parties non émaillées se recouvrent d’une teinte noire profonde. Les craquelures caractéristiques de la technique se créent par l’infiltration du carbone au sein du réseau de craquelures présent dans l’émail.
Après nettoyage, les oeuvres obtenues avec cette technique possèdent ce subtil réseau noir formé aléatoirement qui leur confère le statut de pièce unique. Pour cette raison, le raku à été adopté hors de son contexte cérémoniel d’origine et est désormais utilisé à travers le monde. La technique a été réappropriée et popularisée par des céramistes tels que Paul Soldner, Hal Riegger et Bernard Leach et fait aujourd’hui l’objet de nombreuses expositions.
Au sein de la galerie, Laurence Schlimm, Emilie Hostal, Zainab Nourbay et Nicole et Paul Bougeant participent à la perduration de cette technique vieille de six siècles. Retrouvez leurs oeuvres sur la E-Galerie du site.